La part de l'autre

Publié le par bardalyves

...est un roman de Eric-Emmanuel SCHMIDT, auteur que j'ai ainsi découvert.

Le texte de quatrième de couverture dit  " Que se serait-il passé si l'Ecole des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde... "

Au départ, ce n'est pas là-dessus que j'aurais fait mon choix, mais après l'avoir lu je ne peux que recommander le bouquin.

On suit, et il y a énormément de recherche documentaire de l'auteur là-dedans, le parcours de Adolph Hitler, de cette minute décisive à la fin de la seconde guerre mondiale, on suit pas à pas l'évolution psychologique de celui qui n'est pas encore le chef nazi, qui devient antisémite avec la défaite de 1918, qui devient tribun avec sa haine de l'autre, qui devient peu à peu fou enfermé dans son délire. En parallèle, on suit Adolph H., qui lui réussit le concours d'entrée aux Beaux-Arts, qui s'ouvre à la vie, qui traverse la guerre mais en ressort pacifiste. Un peu moins bon que l'autre partie (parce que fruit de l'imagination de l'auteur ?) mais la juxtaposition des deux Adolph est nécessaire.

Je trouve l'évolution psychologique de Hitler fabuleuse à suivre et du coup terrifiante dans ce qu'il a de parfaitement humain, comme on pourrait le trouver dans n'importe lequel de nos voisins de bus ou de métro.
L'écriture elle-même est par moment un ton en dessous de la qualité de l'histoire, mais ça marche, ça accroche.

L'édition de poche est agrémentée du journal de l'auteur qui décrit la construction de ce roman, très forte également.

Publié dans Bouquins

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B
Exact, c'est aussi un peu ce que je pensais au début.<br /> Mais là où Spinrad écrit "un roman à la manière de", Schmidt décrit l'évolution psychologique du vrai Adolph et de son double.<br /> JE vais peut-être ressortir Rève de fer de ma bibliothèque, tiens.
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B
Ce n'est pas sans rappeler le livre de Norman Spinrad où Adolf H. émigre à New York pour devenir auteur de SF... Rêve de fer...
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